par Bertrand Prieur, Guide du Patrimoine

Ce site est classé au titre des Monuments historiques ainsi que la chapelle qui, elle, est classée depuis 1907.

Ce qui fait l’originalité de ce site, c’est la présence de deux châteaux et ce dès  la fin du XIème siècle : la mention de château-vieux  et de château-neuf apparaîtra à ce moment.

Au départ, ce sont des terres qui ont été cédées à l’abbaye royale de St Maurice d’Agaune par les rois de Bourgogne. Pour défendre ces terres, les rois de Bourgogne vont mandater les Miles ou milites,  des chevaliers venant du Valais, les seigneurs prenant le nom de cet endroit sans doute occupé sous les Burgondes. Ils s’appelleront les chevaliers d’Allinges.

Puis après 150 ans d’occupation, ils seront supplantés par d’un côté les sirs du Faucigny et de l’autre les Comtes de Savoie dès 1203.

Après une première partie du XIIIème siècle un peu houleuse, on assiste à un évènement qui va changer la “donne”. En effet, en 1234, le prince de Savoie d’alors (Pierre de Savoie dit “le petit Charlemagne) épouse Agnès du Faucigny et par conséquent réunifie les 2 chatellenies en une seule.

De ce mariage naîtra Béatrice de Faucigny, qui récupèrera selon les legs de son père le Faucigny et va épouser un comte d’Albon soit Guigues VII, un dauphiné.

Dès lors des conflits s’engagent entre ces deux châteaux : de 1282 à 1354, ce sont les guerres delphino-savoyardes, avec en 1354, une victoire des savoyards aux Abrets !

Le roi de France, lassé de ces querelles d’ambitions territoriales, réalise le 1er traité de Paris le 5 janvier 55 et la Savoie récupère le Faucigny.

Puis château-vieux abandonné sera démantelé par ses habitants qui vont progressivement l’abandonner.

Grâce à un acte de vente et une enquête menés par le Vatican,  l’on connait exactement les dimensions des bâtiments.

Quant à château-neuf, il continuera son rôle de forteresse puis de prison pour la maison de Savoie dont le pouvoir glisse vers le lac à Thonon.

En 1703, avant l’arrivée de Louis XIV, le prince de Savoie Victor Amédée II ordonne de le démolir.

Bien des années plus tard, sur la colline, à l’initiative de Msger Rey Evêque d’Annecy, la chapelle est dégagée et ô miracle !, la voûte a résisté.

De nos jours, on peut admirer à l’intérieur de la chapelle une fresque de l’époque Romane dite Ottonienne figurant le Christ Pantocrator et les quatre Evangélistes.

Quatre vertus inscrites dans une frise grecque : Patientia, Charitas et Humilitas, manque la dernière.

Les châteaux d’Allinges n’ont pas encore livré tous leurs secrets mais cela est une autre histoire !

En attendant, la colline est également un géosite inscrit dans la démarche du Géopark patronné depuis 2012 par l’UNESCO.