par notre compagnon de Maurienne, Christian Dompnier et son épouse Evelyne.

 

Le fort de Charbonnières, certainement construit sur l'emplacement d'un oppidum, est situé à l'entrée de la vallée de la Maurienne, sur un rocher formant verrou. Il est protégé à l'est par la rivière l'Arc et à l'ouest par une ancienne tourbière qui a formé un lac artificiel donnant ce nom de « Charbonnières».

 

Bérold de Saxe, neveu de l'empereur d'Allemagne Othon III, aurait, selon la légende, érigé la forteresse à la fin du Xème siècle : « Suite à une sombre histoire d'adultère, il quitte la Saxe avec une troupe et se met au service de Boson, roi d'Arles. Nommé capitaine général du viennois, il chasse de Maurienne les ennemis du royaume de Bourgogne et fait construire le fort de Charbonnières et la tour du Châtel ».

Bérold serait mort vers 1027.
Humbert Aux Blanches Mains a probablement résidé à Charbonnières. Etait-il le fils de Bérold ? Ou descendant de Garnier comte de Troyes qui se rattachait à une branche Bourguignonne et Carolingienne ?
Odon Ier de Savoie, fils cadet d'Humbert Ier, décédé en 1060, a battu monnaie à Aiguebelle, atelier connu sous le nom d'aquabella.
Thomas Ier et Philippes Ier sont nés à Charbonnières, respectivement en 1178 et 1207.

Située sur un lieu stratégique, la forteresse a subi de nombreux assauts :
François Ier, qui attaque la Savoie pour des raisons d'héritage, la détruit en 1536.
En 1559, Emmanuel Philibert (1528-1580) récupère ses états par le traité de Cateau-Cambrésis et épouse Marguerite de France, fille de François Ier.
Le fils d'Emmanuel-Philibert, Charles-Emmanuel Ier lutte contre la réforme et connaît à deux reprises l'invasion de ses états par les troupes d'Henri IV avec à sa tête Lesdiguières, connétable du roi de France, qui prend possession de Charbonnières en 1597.
L'année suivante le duc Charles-Emmanuel reprend le fort.
Une seconde attaque conduite par Sully en présence du roi de France Henri IV cause d'importants dommages.
Reconstruit, le fort est repris en 1630 par le maréchal de Créqui, gendre du connétable de Lesdiguières.
En 1690, la forteresse est de nouveau investie à l'occasion d'une nouvelle invasion française menée par le marquis de Saint Ruth.
Reconstruite après le traité d'Utrecht, elle est complètement détruite par les troupes espagnoles en 1743.
Depuis cette date, le fort est abandonné.

Consciente de la valeur historique du site, la commune d'Aiguebelle souhaite le valoriser : cet été, un chantier de jeunes a commencé le défrichage et un guide a fait visiter les lieux.
Des travaux plus importants ne pourront être réalisés qu'après des fouilles archéologiques.